mardi 21 février 2012

La fille du Soleil Noir, tome 1 - M.L.N. Hanover


Esprits impurs
Lorsque Jayné Heller débarque à Denver pour organiser la succession de son oncle Eric, mystérieusement assassiné, son univers vacille. Outre une fortune étourdissante, ce dernier lui a donné une mission : combattre le Collège Invisible, une cabale qui menace d'abattre les frontières entre notre monde et celui des esprits impurs qui rôdent à côté. Entourée d'une équipe improbable, Jayné comprend que, pour survivre dans cet univers étrange et dangereux, elle va devoir en maîtriser les règles... ou les réinventer.
Mon avis
Au risque de passer pour une sexiste, le livre aurait peut-être été meilleur s’il avait été écrit par une femme (d’ailleurs c’est ce que je croyais quand je l’ai acheté, sur un coup de tête parce que e-book était en promo (ouf)). L’auteur a pris le risque d’écrire une histoire menée par une héroïne, et il aurait peut-être dû s’abstenir. Il ne doit pas y connaître grand chose en psychologie féminine, du coup Jayné est un personnage plat, creux et sans beaucoup de personnalité. Elle est censée être une grande gueule (sic), mais c’est plutôt une jeune femme sans grand intérêt et stéréotypée à souhait (je suis terrifiée alors pour me réconforter je vais claquer 8000 dollars en fringues, mais je m’en veux parce que normalement je suis pas comme ça alors je donne tout à un foyer de femmes battues. Et tout et tout). Remarque, les personnages secondaires, de gentils mâles dévoués, ne brillent pas vraiment par leur profondeur, eux non plus. En gros, lui c’est Machin, il est blond aux yeux bleus et parle par onomatopées. Nice to meet you.
Pour l’intrigue, ça sent trop le « ce genre-là marche comme ça avec ces ingrédients, on va donc mettre ça et puis ça ». Du coup, ça donne une histoire aux ficelles épaisses comme des cordes : Jayné se découvre brusquement des superpouvoirs qu’elle sait pas d’où ils viennent mais que wahou, ils marchent trop bien et pile quand il faut sans même avoir à se concentrer. Et oh tiens, y’a un mâle, là, le premier qu’elle rencontre au début de cette aventure, ah ben tiens, ils vont bien finir par coucher ensemble ces deux-là (et effectivement, à peine quelques jours après leur rencontre, paf ils couchent ensemble, mais bon, ils se sont quand même pas mal tourné autour avant : sourires timides, effleurements de mains et rougissements jusqu’aux lobes des oreilles (sic encore), le truc torride quoi, le coup de foudre à te faire tomber par terre en mouillant ton slip). Et puis, cerise sur le gâteau, elle hérite, comme par hasard, d’une immense fortune et de quelques modestes propriétés un peu partout dans le monde, comme ça, la question des moyens c’est réglé, facile, ça fait un truc de moins sur lequel se creuser la cervelle (parce que si, en plus, fallait la faire galérer à travailler comme serveuse dans un bar minable, ça ferait vraiment pas classe, et surtout ça prendrait trop de temps).
Mais là, non, pas le temps, faut que ça défile, mais alors du coup, va comprendre ce que veut dire tout son charabia : loupines, qi, mojo (quoique ça, ça me dit quelque chose)… qui sont les trois seuls termes que j’ai réussi à retenir parmi la pléiade d’appellations barbares qui ne trouvent pour la plupart aucune explication, ou très, trèèès vague. Genre, ça n’a aucun intérêt d’appeler un loup-garou un loup-garou, un vampire un vampire, un démon un démon, tout le monde le fait déjà, c’est trop has-been. Je suis pas contre les auteurs qui se construisent un monde bien à eux, mais des explications, que diable, c’est trop demander ? J’ai cassé ma boule de cristal la semaine dernière, merde !
Point de vue technique, l’écriture est parfaite, très bien construite, sans la moindre faute d’orthographe, de conjugaison ou de grammaire (ça devient assez rare pour mériter d’être souligné et applaudi… de ce côté-là, entre autres, Milady/Bragelonne est pour moi l’une des meilleures maisons d’édition actuelles, c’est en partie pourquoi il m’arrive souvent d’acheter leurs livres les yeux fermés, et il est assez rare que je le regrette) mais il n’y a pas vraiment de style, juste un récit plutôt plat qui ne fait pas frémir une tripe, pas même quand l’action est (censée être) à son comble. Vraiment dommage, le potentiel y était, mais je trouve qu’il a été mal exploité, ou plutôt, que l’auteur n’a pas assez mis de lui-même dans cette histoire. Je suis sûre qu’il ne manquait pas grand chose, mais c’est ce qui a fait toute la différence pour moi.
Voilà, donc, pour résumer, je me suis plutôt fait chier, et j’ai comme la sensation d’avoir un peu perdu mon temps alors que j’étais partie hyper confiante (c’est ça, des fois, le problème d’une fille superficielle : la couverture ne fait pas tout…). Même par curiosité, je ne pense pas que je lirai la suite.
(Ffou, v’là la tartine, faut croire que l’ennui m’inspire…)

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