lundi 23 avril 2012

Traverser la nuit - Martine Pouchain


Vilor est flic. Flic dans une toute petite ville où rien ne se passe. Et pourtant, le mal y pointe son nez comme partout : la preuve, il y a un meurtre. Pour Vilor, c'est important bien sûr cette histoire de meurtre, mais ce qui l'est tout autant, c'est Blanche, la fille du mort. Parce que tous les hommes tombent raides dingues rien qu'en la regardant, et que Vilor est un homme comme les autres...
Mon avis
Comme on dit, jamais deux sans trois, c’est grâce aux Éditions Sarbacane que j’ai fait cette délicieuse découverte, après L’enfant nucléaire et Le « Journal Infirme » de Clara Muller, et je les en remercie encore une fois.
J’ai beaucoup apprécié la lecture de Traverser la nuit, et je dois avouer que j’en suis la première surprise, d’abord parce qu’il y a les mots « flic » et « meurtre » dans le résumé. Et les romans policiers, c’est franchement pas mon truc. Bon, si j’ai accepté ce nouveau partenariat c’est quand même parce que j’espérais apprécier au moins un peu, et puis ça fait pas de mal de sortir de sa routine, de temps en temps. Mais je ne pensais vraiment pas accrocher autant. C’est un vrai délice que de lire Martine Pouchain jouer avec les mots, avec les subtilités de notre langue, mélangeant langage familier et langage soutenu avec une aisance toute naturelle et un humour à la fois exquis et un peu décalé. Je suis généralement plutôt amatrice des styles simples et sans trop de fioritures (d’où ma seconde réserve lorsque j’ai entamé l’ouvrage), mais là, c’est un vrai régal, car l’écriture reste tout de même très fluide et très imagée. Et les expressions et accents Picards n’enlèvent rien au charme, bien au contraire ! On se croirait accoudé au comptoir du café d’Etrenjoie à boire des bistouilles en compagnie de Fine qui nous raconterait elle-même l’histoire avec son accent à couper au couteau.
Venons-en à l’histoire, justement. Elle est narrée par Vilor, Victor pour les incultes, jeune lieutenant de la gendarmerie qui va se retrouver confronté à son premier meurtre, dans son village natal où il est retourné dès sa sortie de Melun. En dehors de l’enquête policière, c’est surtout l’occasion de rencontrer des personnages hauts en couleurs et de vivre avec eux le choc de ce drame dans un petit patelin où il ne se passe habituellement rien. Du moins, en apparence… car tout le monde ou presque, à Etrenjoie, à quelque chose à cacher, des secrets, des hontes, des regrets. Et puis il y a Blanche. Tous les hommes ou presque, à Etrenjoie, sont fous d’elle. Le mort étant son père, ça fait de nombreux suspects et autant de mobiles. L’intrigue semble assez facile au premier abord et pourtant, jusqu’à la fin je n’ai pu me décider quant au coupable idéal. Et c’est avec d’autant plus de stupéfaction qu’on découvre, à la toute fin, le fin mot de l’histoire.
Un roman plein de finesse, de tendresse, d'humour et d’humilité qui ravira même les détracteurs du roman policier (parole de membre acharnée du club) !

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